Et puis je me suis (re)mise à l’aquarelle
« Une aquarelle n’est pas une histoire, c’est la traduction d’une sensation, d’un souvenir, d’un état d’âme. »
Hugo Pratt
Débuter l’aquarelle est un bon moyen de s’évader. Des couleurs douces. Des fusions qui invitent au lâcher-prise. Un matériel peu encombrant qui se prête particulièrement à une pratique nomade. Il suffit de saisir le pinceau pour se laisser emporter dans un voyage au cœur de son imagination. Fascinée par ce médium, j’ai débuté l’aquarelle il y a un an et demi.
Venez, je vous emmène avec moi dans mon aventure créative au pays de l’aquarelle.
Mes premiers pas à l’aquarelle
Enfant, comme beaucoup de personnes, je dessinais et peignais. C’était une activité que je faisais assez naturellement.
Je n’avais alors que faire du regard des autres, parfois critique, parfois positif, rarement neutre. Est-ce « beau » ? Et d’abord, qu’est-ce qui peut être jugé comme tel ? Selon quels critères ? Les proportions sont-elles respectées ? Ai-je choisi les « bonnes » couleurs ? Je ne m’en souciais pas.
Je dessinais et je peignais parce que j’aimais ça. Je laissais mon imagination prendre vie sur le papier Canson®.
Et puis j’ai grandi. J’ai commencé à avoir des journées plus remplies, d’autres préoccupations. J’ai été davantage soumise au regard des autres. J’ai progressivement été happée par le tourbillon de la vie.
Il paraît que c’est cela grandir. Avoir moins de temps pour les loisirs. Moins de temps tout court. S’adonner à des activités autrement plus « sérieuses ». Insidieusement, la société nous indique une certaine voie à suivre, une certaine manière d’être et de devenir. Alors j’ai laissé de côté ma palette d’aquarelle d’enfant, rangé mes crayons et mes tubes de gouache dans un tiroir.
Et puis, progressivement, dessiner et peindre m’ont manqué. L’idée de m’y remettre, juste pour moi, a commencé à germer. Alors j’ai ressorti mes crayons, acheté des tubes d’aquarelle bon marché. L’aquarelle m’attirait particulièrement, sans trop savoir pourquoi. Peut-être était-ce ses couleurs douces et pleines de poésie ? Son charme un peu mystérieux ? Ou encore les fusions envoûtantes qu’elle permettait de réaliser ? Un peu de tout cela sans doute.
Alors j’ai recommencé à peindre. J’ai renoué avec mon enfant intérieur.
Mon matériel
Mon matériel de débutante
J’avais très envie de tester ce médium, mais je n’étais pas sûre de le pratiquer dans la durée. Pour commencer, je ne voulais pas investir dans du matériel coûteux. J’ai donc acheté un lot de 10 tubes aquarelle, une palette en plastique et un pinceau d’entrée de gamme à la papeterie du coin.
Je souhaitais d’abord tester sans « pression », sans la peur de « gâcher » du matériel en peignant des sujets ratés avant d’abandonner.
J’ai ressorti mon papier Canson®, celui qui dormait dans un tiroir. Il était encore en parfait état, prêt à reprendre du service. Tous les deux, nous avons repris notre aventure créative là où elle s’était arrêtée.
J’ai commencé à dessiner et à peindre des motifs simples, principalement des fleurs et des plantes croisées lors de mes balades dans la nature. Celle-ci est ma première source d’inspiration.
L’aquarelle fut un véritable coup de foudre. Rapidement, j’ai eu envie d’aller plus loin. Apprendre les techniques de base, investir dans du matériel de meilleure qualité.
Mon matériel actuel
Investir dans du matériel de qualité fut une étape décisive dans mon aventure créative. C’est à partir de ce moment-là que j’ai véritablement compris tout le potentiel de l’aquarelle.
Les pigments de mon aquarelle en tube d’entrée de gamme se mélangeaient mal, rendant difficile les fusions si emblématiques de ce médium. Le pinceau n’absorbait pas beaucoup d’eau et ne permettait pas de peindre avec précision.
Pour Noël dernier, je me suis donc fait offrir un kit pour débuter l’aquarelle. Il s’agit du kit Sennelier « débuter l’aquarelle » cocréé avec Les Tribulations de Marie. J’ai choisi de l’aquarelle fine en godets, parfaite pour débuter, s’entraîner et s’amuser. Dès que je l’ai testée, j’ai été bluffée par sa qualité. À savoir que les marques d’aquarelle de beaux-arts distinguent deux types d’aquarelle : l’aquarelle fine (parfaite pour débuter et s’entraîner) et l’extra-fine (qualité professionnelle). Il existe d’autres bonnes marques de peinture aquarelle, comme Winsor & Newton, Daniel Smith ou encore Schmincke Horadam par exemple.
Le kit Sennelier comporte aussi un pinceau à lavis Raphaël Softaqua 805 3-0 (végane). Ce type de pinceau est polyvalent et permet de faire beaucoup de choses à l’aquarelle.
Je continue d’utiliser mon fidèle papier Canson®, qui est un papier cellulose. Il existe également du papier coton, qui permet de faire d’encore plus jolies fusions. Le kit en comporte également un peu, afin de nous le faire découvrir.
Je possède en outre trois pinceaux à réservoir d’eau, de différentes tailles. Ils sont très pratiques pour partir en voyage ou peindre en plein air car on n’a pas besoin de godet d’eau. Cependant, je leur préfère mon pinceau à lavis qui m’offre plus de possibilités en termes d’effets.
Mon godet est un ancien pot de yaourt en verre.
Mes ressources pour apprendre l’aquarelle
Aujourd’hui, il n’a jamais été aussi facile de se mettre à l’aquarelle. Internet et YouTube regorgent d’artistes passionné.e.s qui partagent et transmettent généreusement leur savoir-faire. Ces artistes partagent des conseils pour le matériel, des tutoriels, expliquent les techniques de l’aquarelle et sont une belle source d’inspiration.
Voici donc les sites internet et chaînes YouTube que j’aime suivre pour me perfectionner à l’aquarelle :
- Les Tribulations de Marie (YouTube)
- Cindy Barillet (YouTube)
- Enjoy la Môme (YouTube)
- Jacques Williet (YouTube)
- Emma Jane Lefebvre
- Nianiani
- Yong Chen
Par ailleurs, je ne manque jamais d’inspiration pour trouver un sujet à peindre à l’aquarelle. La nature et les voyages sont mes premières sources d’inspiration. Lors de mes balades dans la nature et de mes voyages, je prends beaucoup de photos. Celles-ci constituent à la fois de précieux souvenirs et une bibliothèque d’inspirations. Je m’inspire également de photos prises par mes proches, notamment par ma maman et mon mari.
Lorsque que je souhaite peindre un sujet pour lequel je ne dispose pas de photo, je vais en chercher une sur une banque d’images libres de droits, telles que Unsplash, Pexels ou encore Pixabay. Il est en effet important de respecter les droits d’auteur et de ne pas s’approprier des images pour lesquelles nous ne disposons pas des droits, fusse simplement pour les peindre.
Enfin, j’aime regarder le travail de différents artistes, et pas uniquement des aquarellistes, que ce soit sur Instagram ou lors d’expositions.
Les bénéfices que l’aquarelle m’apporte
Peindre à l’aquarelle est une façon de s’évader et de voyager. Elle permet de dépasser les frontières d’une autre manière, grâce à notre imagination. Il suffit de peindre un paysage d’un endroit qui nous inspire pour être transporté.e. L’aquarelle se prête également bien à une pratique nomade, surtout lorsqu’on possède comme moi une palette de voyage. Il est possible de peindre en plein air et de créer ses propres carnets de voyage.
L’aquarelle m’a permis de mettre de côté mon perfectionnisme. Face à la feuille blanche, il s’agit d’oser et non de rester bloqué.e par peur de « rater » une peinture. Comme le dit l’adage, « mieux vaut fait que parfait ». En outre, il faut composer avec les particularités de l’aquarelle : celle-ci a quelque chose d’imprévisible que les autres médiums n’ont pas. Nous ne pouvons jamais totalement maîtriser les fusions qui se produisent sous nos yeux. Parfois, des auréoles s’invitent sur le papier alors que nous voulions les éviter. Mais l’imprévu est aussi empreint de beauté. L’auréole non désirée donne une touche unique à notre composition.
Peindre est très relaxant et permet de prendre du temps pour soi. L’aquarelle invite au lâcher-prise, comme une pratique méditative.
J’ai ainsi petit à petit renoué avec ma créativité. J’ai fait sauter mes blocages, mes croyances selon lesquelles je ne suis pas « bonne » en peinture, qu’il faut avoir un don. J’ai dépassé la peur de « gâcher » du matériel : c’est en pratiquant qu’on apprend et qu’on s’améliore, et dans tous les cas on aura passé un bon moment. Il s’agit de peindre en profitant du processus, sans attentes par rapport au résultat.
Cette pratique permet de faire quelque chose juste pour soit, qui ne soit pas « productif », ceci dans une société qui nous pousse à être toujours plus productif.ves.
Voilà ! J’espère que mon aventure créative avec l’aquarelle aura pu vous inspirer. Je vous invite, vous aussi, à renouer avec votre créativité et votre enfant intérieur si le cœur vous en dit.
Peignez, évadez-vous, voyagez au pays de votre créativité ! Les seules limites sont celles de votre imagination.
Vous avez aimé cet article ? Épinglez-le !